No. 3 EMILIE VANDERAEGEN
( fille d'Emile et Maria Vanderaegen)
n. 1901-09-05 Bruxelles, Belgique
d. 1986-09-15 Donnelly,AB
Emilie fut baptisée à la cathédrale de Ste-Gudule, située au centre-ville de Bruxelles, tout près de la rue Des Longs Chariots. La résidence précise des parents d'Emilie était 38 rue Des Longs Chariots. Toutes les résidences de ce quartier furent détruites et la rue Des Longs Chariots est maintenant le début d'un parc.
Emilie, le jour de son baptême avec son parrain, Albert Darimont, frère de Maria. Cette robe sert maintenant à la 5ième génération,
Emilie commença l'école chez les Fidèles Compagnes de Jésus à l'école
du Sacré-Coeur près de la 107e rue, à Edmonton, AB. En 1914 la famille déménage à Kinuso, AB. Emilie ira à l'école locale jusqu'en 8e année. Après, elle a travaillé au magasin de ses parents puis en 1920 elle commença ses études d'infirmière à l'hôpital Général d'Edmonton.
du Sacré-Coeur près de la 107e rue, à Edmonton, AB. En 1914 la famille déménage à Kinuso, AB. Emilie ira à l'école locale jusqu'en 8e année. Après, elle a travaillé au magasin de ses parents puis en 1920 elle commença ses études d'infirmière à l'hôpital Général d'Edmonton.
Deux semaines avant la graduation,
Emilie et celles qui n'avaient pas manqué une journée de classe ou de travail, étaient récompensées par quelques jours de congé. (note: Une garde-malade devait travailler 12 heures par jours, sept jours par semaine
soit 84 heures)
A l'hôpital général, il y avait un homme pas trop jeune qui travaillait comme bénévole au bureau et semblait s'occuper de beaucoup de gens. Il voit ma mère et lui demande si elle s'occuperait d'une femme de Falher qui doit
retourne chez elle et qui ne parle pas Anglais. Cette dame très gentille, dit à sa famille à son retour chez-elle, "j'ai rencontré une bonne femme pour Edouard". C'était en 1923...
A Kinuso, Emilie discute de son avenir avec sa mère qui lui suggère d'ouvrir une boutique de tissu de France, dentelles de Belgique etc. à Calgary, AB. Une tante proche de la famille, retournée en Belgique, s'occupe de lui envoyer du tissu de belle qualité. Emilie loue un appartement dans le Lougheed Building au 1113 - 101rue, et nomme sa boutique "The French Shoppe"
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LES AMOURS DE MES PARENTS
Au début de 1926, le Père Henri Giroux est curé de la paroisse de Joussard. AB Il visite souvent mes grands-parents qui ont un magasin à Kinuso, AB, la paroisse voisine de Joussard. Mes grands-parents étaient le seul couple francophone de l'endroit à ce moment-là. Ma grand-mère admirait beaucoup le travail des Pères Oblats et les invitait souvent à prendre un repas avec eux.
Une journée que le Père Henri Giroux avait accepté de diner avec mes grand-parents, ma grand-mère lui demande s il connaitrait de bons canadiens-français pour ses filles?
- Oui, j'en connais quelques uns et un en particulier.
- Ma plus vieille fille a 25 ans. Elle est infirmière et doit venir à
Kinuso la troisième semaine de mars.
Le Père Giroux ajoute, "je m'en occupe"...
Suite aux arrangements faits pour la troisième semaine de mars, Emilie arrive chez elle vers le 15 mars,1926 et mon père le 19. La veille au soir, mon père arrive par train et prend une chambre à l'hôtel juste en face du magasin de mes grand-parents.
Le matin, mon père est au restaurant quand le propriétaire de l'hôtel vient dire à ma grand-mère "votre visite est arrivée". J'imagine que tout le monde était sur son "36" (31). La famille demeure au dessus du magasin. Ma mère dit à ses parents "je monte et je ne descends pas à moins qu'il ait de l'allure".....
Mon père se présente au magasin vers les 10h et salue mon grand-père qu'il avait rencontré à Donnelly une couple d'années auparavant. Ensuite ma grand-mère et ma mère se présentent presqu' immédiatement. Mon père était grand, avait les yeux bleus, très bleus et les cheveux noirs. Ma grand-mère posait beaucoup de questions. Mon père se présentait bien et savait chanter les chansons canadiennes comme tous les canadiens-français. Ma grand-mère n'en demandait pas plus. A midi, on dîne à l'arrière, et ma grand-mère dit à mon père - "vous devez être né près de l'eau pour avoir les yeux si bleus et les cheveux noirs". Il répondit : "oui, je suis né, sur le bord du fleuve St-Laurent.
Mes parents se sont vus pendant trois jours. Avant de se séparer, mon père demande à ma mère s'il peut lui écrire. Ma mère lui répond, "tu peux m'écrire en français, ma mère m'écrit toujours en français; moi je n'ai jamais été à l'école en français". Mon père ajoute "tu peux me répondre en anglais puisque que j'ai été deux ans au College St-Joseph de Memramcook en Nouvelle-Ecosse". Mon père ajoute "je t'écrirai à tous les trains" ce qui voulait dire deux fois semaine.
Première des 42 lettres écrites à ma mère... Ils doivent se séparer. Ma mère retourne à Calgary et mon père à la ferme à Donnelly. Voici une copie de sa première lettre à ma mère qui a toujours conservé précieusement les 42 lettres reçues, dans un coffre de cèdre que mon père lui avait donné.
Le 28 juin 1926, deuxième rencontre à l'occasion des élections provinciales de l'Alberta. L'avocat Alcidas Giroux, est le candidat libéral de la circonscription de Grouard. Comme pour d'autres élections, mon père est très engagé pour le parti libéral.
Mes grand-parents sont de bons libéraux et Kinuso fait partie de la circonscription de Grouard tout comme Donnelly, Falher, Girouxville, etc. Ma mère qui avait son nom sur la liste des électeurs, est venue à Kinuso non seulement pour voter mais surtout pour voir mon père. Sa mère lui avait dit "si tu as l'intention d'épouser cet homme, va voir où il demeure." Elle y est allée pendant deux jours et a demeuré avec la famille Fillion, de grands amis de mon père. Madame Fillion était Yvonne Coté et elle avait connu ma mère à l'école du Sacré-Coeur à Edmonton.
Mes parents retournent à Kinuso, par train... et on est rendu au temps des fiançailles. Mon père fait sa demande en mariage sur le pont de la Swan River... il ajoute - "En automne une fois la récolte rentrée, j'irai te voir à Calgary, acheter ta bague, ton cadeau de fête, et enfin nous pourrons faire tous les préparatifs pour notre mariage". Le mariage est fixé pour le 4 janvier 1927.
Ma mère fit venir par sa tante de Belgique, le tissu pour sa robe de noce, qu'on appelait de la "fine soie de France". Elle fit sa robe de noce (que ma soeur Simonne a portée pour sa première communion puis pour sa sépulture sept mois plus tard) : une robe, grande ou courte qui servit trois fois: pour un mariage, une première communion et une funéraille.
La troisième rencontre eut lieu en octobre. Mon père resta à l'hôtel C.P.R. Palliser à Calgary, acheta une bague chez Birks, une camera comme cadeau de fête et beaucoup de préparatifs suivirent pour leur mariage. La visite de 3-4 jours finie, mon père revient à Edmonton, il se rend chez J.T. Laflèche et achète trois habits, un en serge noir pour le mariage, un autre habit propre pour le dimanche et les "grandes sorties" et un troisième habit plus commun, ainsi que d'autres emplettes qu'ils ne nous a pas détaillées. En voyage de noces, il dira à ma mère"mon habit noir, je l'ai porté pour notre mariage, je le porterai pour le mariage de nos enfants et je voudrais être enseveli avec". A bien y penser, ce n'était par si mal pour un célibataire qui n'avait aucun parent dans l'ouest (note - il a aussi porté l'habit pour les funérailles de Simonne).
Quand le père Bâtie apprit que le mariage aurait lieu au début de janvier, il dit à ma grand-mère "Cette année on va chauffer l'église à partir du 23 décembre jusqu'au jour du mariage; mais s' il fait 60 degrés sous zéro, je ferai le mariage à la maison". (note: à Kinuso on ne chauffait pas l'église en hiver, la messe avait lieu dans une salle.) Vers le milieu de décembre, ma grand-mère écrit à mon père pour l'inviter à venir passer les fêtes avec eux. Mon père lui répond pour la remercier de l'invitation et ajoute qu'il regrette de ne pouvoir passer Noël avec eux, mais qu'il sera bel et bien à Kinuso pour le Jour de l'An - la fête des Canadiens-français,
Le mariage fut béni le 4 janvier à 10:h par le Père Cyprien Bâtie, assisté du père Henri Giroux. Quelques amis de Donnelly et Falher avaient fait le voyage à Kinuso. Même Fernand Capron était de la partie et avait joué l'Ave Maria durant la communion. D'après les régistres de Kinuso, c'était le premier mariage de deux personnes ni métisses ni indiennes à Kinuso.
Après la messe, plusieurs invités se rendent à l'hôtel du lieu pour la réception. Ce fut une réception ordinaire dont on n'a aucun autre détail que le fait que mon père reçut un télégramme de félicitations de l'avocat Giroux. La noce, c'était la messe, le diner et la danse. Pour souper, c'était spécial - mes grands-parents avaient invité tous les canadiens francais pour un souper à l'hôtel et chacun recut de mon grand-père une bouteille de champagne de Belgique. En effet mon grand-père avait fait venir pour $400.00 de champagne de son pays natal. Le soir, c'était la danse ce qui n'était pas le fort de mon père.... Les mariés partirent vers 5:00 du matin (par train) pour une lune de miel de 3 semaines à l'hôtel CPR Empress de Victoria, CB
Oui, ils ont visité les Butchart Gardens à quelques reprises. Mes parents aimaient la marche et ils en ont profité, mais je
dirais que plus qu' autre chose, ils ont appris à se connaître. Ma mère n'avait jamais vécu sur une ferme, elle aimait la ville, n'avait jamais été à l'école en français etc. et ils ont aussi parlé de leurs différences. Par exemple, ma mère a dit "je n'irai jamais travailler dans les champs et je ne trairai pas de vaches. Je suis prête à m'occuper des volailles, du jardin, du parterre et de la maison etc....".Je n'ai jamais entendu ni mon père, ni ma mère avoir des mots sur ces points. Ma mère qui était très vaillante et toujours ponctuelle n'avait pas de problèmes à faire son travail. Trois semaines et c'est le retour : une nuit passée à l'hôtel Lac Louise et une autre à Edmonton où ils ont acheté un peu de ménage, un beau poële de cuisine et un service de salle à diner.
Le mariage - 4 janvier 1927
Le retour à Donnelly se fit le premier février. Après un déjeuner à l'hôtel, mes parents se font conduire à la ferme à environ un mille du village.
Après 3 semaines de grands hôtels, c'est la réalité qui se produit. Ma mère avait vu la maison avec des yeux d'une femme en amour, là ce n'est plus la même chose...Elle dit à mon père "toi qui a bâti cette maison, tu es bien capable de me bâtir des tablettes, des armoires et une garde-robe pour notre linge etc. Moi je vais tapisser les murs, et peinturer toutes les armoires que tu vas me bâtir. Après tout, de la peinture ça ne coûte pas si cher, mais ça fait beaucoup de bien"....
Quand ma mère m'a montré ses lettres d'amour, elle m'a dit "tu sais dans la vie ça n'a pas toujours été facile. D'abord on avait 13 ans de différence et c'était trop, mais je dois ajouter que je suis toujours demeurée en amour avec ton père".....
La veille de son décès notre père, nous a dit "Ayez bien soin de votre mère parce qu'elle eut bien soin de moi".
Quatre enfants sont nés de ce couple:
Charles (1928-1984) décédé en juin 1984. La paroisse St-Martyrs-Canadiens
Saskatoon, SK offre le prix Charles Cimon annuellement pour une personne bénévole de la paroisse.
Simonne (1931-1938) - décédée le 13 septembre 1938, de la maladie mangeuse de chair. Après avoir gagné le prix provincial du français pour le grade 1 et le prix pour la seule élève qui n'avait pas manqué une année de classe pour l'année scolaire (1937-1938). Ce fut la grande croix de mes parents.
Marie Pascaline (1933- - mariée à Gilbert Beaupré ( 1926- 2007)
Bernadette (1934- - mariée à Jean Doucette; elle a tricoté plus de 7,000 paires de pantoufles toutes pour être vendues au profit de l'hôpital de White Rock, CB ce qui
représente une paire de pantoufles par jour pendant 20 ans ainsi que beaucoup d'autre bénévolat.
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En faisant la recherche de famille, j'étais également intéressée à savoir
qui étaient mes ancêtres. Parfois, je trouvais des ressemblances avec
d'autres parents que je connaissais. C'est pour cela que j'ai appelé
ce texte "Mes Ancêtres et leurs gènes". Je vous invite à faire de
même. Une fois ce travail terminé, je vais faire un travail plus
personnel sur notre famille.
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