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Sunday, April 19, 2015

POTVIN, CHARLES + AMELIE MONTPETIT(2) (97 FRA -- 98 fran)



POTVIN, CHARLES + AMÉLIE MONTPETIT  ( 97 Français)

2ieme partie

 NOEL de pauvres:
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           C'était  les années de la grande dépression des débuts 1930 et la pauvreté devint notre lot comme celui de tant d'autres. J'avais 10 ans. Nous n'avions aucun moyen de nous procurer des cadeaux ni des friandises pour la fête de Noël. Les Bonnes Amies, des bienfaitrices sociales visitant les familles pauvres juste avant Noël, nous avaient invités à choisir chacun un cadeau de  1$  dans le catalogue d'Eatons.

         Oh! ce que nous en avions passé du temps à choisir ce jouet parmi tant d'autres. Enfin Noël arriva et après la belle messe de minuit chacun avait reçu le cadeau de son choix. Ma mère, son cadeau d'un dollar et pour la famille un gros sac brun plein de bonbons durs et de noix et un autre plein d'oranges japonaises avec un parfum alléchant, une rareté que nous ne nous souvenions pas avoir jamais goûtéé. Cécile avait reçu une belle petite machine à coudre. Moi, j'avais choisi une jolie balle rouge de caoutchouc solide. J'avais une joie extraordinaire à lancer une balle sur le haut mur de briques de l'école et de la rattraper en sautant. Les autres cadeaux  des autres, je ne m'en souviens pas, mais je revois Cécile qui à peine son cadeau déballé. maniait habilement  une petit manivelle de sa couseuse. Heureusement comme une reine elle avait assemblé ainsi une belle petite chemise avec deux pièces de coton jauni.

      Juste avant le repas de midi, mon Père rentra de la grand'messe où il était retourné aider la chorale. Après la messe, on lui avait fait connaître le sort d'une famille Plouffe nouvellement arrivée du Québec et d'une pauvreté déplorable, sans chauffage ni nourriture et temporairement hébergée au bloc Le Martel. Ce couple avait deux jeunes enfants dont une petite fille de neuf ans et un garçon plus jeune qui n'avaient aucun jouets pour Noël. Mon père suggéra que malgré notre pauvreté  nous pourrions peut-être sacrifier quelques chose pour eux. Alors sans hésiter, ma mère dit "Moi je donne mon dollar. Est-ce que quelqu'un parmi vous voudrait sacrifier un jouet pour la petite fille..." ?  Silence total, Entendant cela, je me souviens que j'avais serré ma balle rouge très fort. Jamais je n'aurais pu sacrifier ma jolie balle rouge reçue le matin même ?...Je n'avais pas cette générosité.

     Mais voici que je vois Cécile monter à sa chambre et en redescendre avec sa petite machine à coudre toute neuve. Elle vient l'offrir sans un mot à ma mère. A quel point j'ai compris avec elle se départant de son beau cadeau. Alors je lui dis "Cécile tu pourras jouer avec ma balle tant que tu voudras!" Ensuite je vois ma mère retirer plusieurs oranges et quelques poignées de bonbons et noix de nos gros sacs de friandises et là encore une fois je fus saisie de crainte de peur qu'elle en donne trop et qu'il  n'en reste plus assez pour nous tous. Puis mon Père remplit la brouette de charbon et de bois, de patates et de carottes conservées dans du sable au sous-sol. Après le diner, nous sommes partis avec lui sur la neige étincelante au soleil, l'accompagner chez cette famille pauvre. Quelle joie ce partage nous procura à tous. Peut-on jamais oublier un Noël pareil et de tels gestes magnanimes qui nous marquent pour la vie?

ref: Thérèse Potvin a.s.s.v - Ma main dans Ta Main

et comme dernière anecdote:

Mort du petit Maurice:
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  Je vois sur la table du salon, notre petit frère, dans un petit cercuil blanc  reposant dans un amas de dentelle avec ses cheveux roux tout bouclés. Tout à coup la porte du salon s'ouvrit et dans une buée de frimas d'hiver, je vois rentrer mon papa , accompagné d'un grand homme habillé d'un énorme manteau de bison, l'entrepreneur des pompes funèbres....Silence complet, Ma mère nous aide à tour  de rôle à monter sur notre chaise posée près de la table où repose notre petit frère pour l'embrasser une dernière fois.  Je me souviens combien je le trouvais beau dans sa dentelle toute blanche, sans encore savoir ce qu'était la mort...Le grand monsieur et mon père ferment ensemble la petit tombe, puis repartent l'emportant dehors avec eux. Je vois alors ma mère se jeter avec un cri étouffé dans les bras de ma grand'mère debout près de la porte du salon! En voyant ma mère sangloter ainsi et voulant la consoler, de ma petite taille j'entoure sa jambe de mes bras la serrant très très fort.

    Dans le sous-sol de la nouvelle maison où nous avons déménagé par la suite, se trouvait une petite valise, brune, contenant des souvenirs de notre petit frère Maurice. En silence nous allions ensemble quelques fois, à l'insu de nos parents, ouvrir ce petit coffre pour y revoir bien rangés, sa petite veste en velours brun et autres vêtements, ses petit souliers de cuir patent, un petit chapelet blanc, sa photo etc...Puis en grand silence nous refermions le tout songeant à la grande peine de notre mère et le chagrin de mon père. Puis nous remontions du sous sol nous gardant bien de dire ce que nous y étions aller voir.

ref: Thérèse Potvin, a.s.s.v - Ma main dans Ta Main.


                         Lorette Potvin Malone (avec sa poupée) ses soeurs Rita  (haut) et Antoinette
                                 Merci Lorette de m'avoir prêté toute ta documentation de Potvin

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