BONENFANT, JOSEPH (239 FRANCAIS)
PREAMBULE: Jos un enfant d'une mère célibataire, fut adopté par un couple de Vancouver. Jos eut des moments de découragement dans sa jeunesse. Il était très tranquille, fermé, mais désirait connaître sa mère naturelle qu'il n'avait jamais vue mais qu'il aimait. Un jour un prêtre voulant l'aider lui dit: "Je vais aller à cet hôpital et trouver toutes les informations possibles pour t'aider à la retrouver". Jos est un type chaleureux et le prêtre veut l' aider. "Trouve-toi de l'ouvrage, trouve-toi une compagne et tu verras que tout ira mieux. Jos tu es un bon garçon, remets-toi à prier Dieu, Je vais prier pour toi. Si tu as besoin d'aide, appelle-moi."
NOTE: Ce fut la premiere de cinq retrouvailles auxquelles j'ai participé,
et la plus intéressante.
Je n'ai jamais vu ni Jos ni Rose son amie, ni Louise sa mère, toutes communications furent faites uniquement par téléphone, et les noms sont fictifs mbc
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C'était le 22 novembrre 1988, vers 11:00 hrs de l'avant-midi. Je reçois un coup de téléphone de Laurent Lamoureux, un ancien compagnon de classe et secrétaire de la Ville de McLennan. Il me dit "hier après-midi j'ai reçu un coup de téléphone d'une femme de Vancouver qui cherche la mère de son fiancé. Le nom de la mère est Louise L. (la mère de Jos). La famille de cette fille demeurait dans un " petit village de chemin de fer" en Alberta et le père travaillait pour une compagnie. A.. qui n'existe plus en 1988." Je demande à Laurent, "as-tu d'autres informations? est-ce très important de trouver cette mère?"
Rose m'a dit "C'est très important: Je veux retrouver la mère de Jos pour l'inviter à notre mariage au mois de juin prochain. C'est mon cadeau de noce pour lui et je suis déterminée à la trouver, même s'il le faut, je vais appeler tous les petits villages de l'Alberta. En 1988, il faut payer pour chaque inter-urbain.... elle dit avoir dépensé plusieurs centaines de dollars. "mais ça n'est rien....si je peux réussir à trouver la mère de Jos."
A la Société Généalogique, on avait commencé un index de francophones de l'Alberta. J'ai trouvé une personne du bon nom, et ça m'a intrigué, une femme née la même année que moi, la troisième de sa famille comme moi. Ses parents se sont mariés la même année que les miens. Sa fiche dit qu'elle a eu quatre enfants, un garçon puis trois filles comme chez-nous. Aussi, nous avions toutes les deux perdu un enfant tragiquement à l'été de 1986....
Il est presque midi et trop tard pour téléphoner à Laurent qui m'avait demandé de le rappeler aussitôt que possible. L'après midi, je devais être en congé, mais pour une telle affaire je vais rentrer au bureau. Vers 1h30 j'appelle Laurent, et je lui dit "J'ai trouvé une personne du bon nom, du bon âge peut-être, mais les parents demeurent à Edmonton, donc pas sur une ferme ni un village de chemin-de-fer. Laurent, me demande "est-ce que tu abandonnes la recherche?", Je lui ai dit "je crois que oui je n'ai pas suffisamment d'informations".
Laurent a appelé Rose pour lui dire que j'avais trouvé une personne en Alberta de son nom et que l'âge pourrait être assez juste. Cette famille demeure en ville et n'a aucune connection avec un village de chemin de fer. Rose répond que la femme de Donnelly a l'a bonne personne.... Peux-tu me donner son numéro de téléphone.
Vers 4h je reçois un appel de Rose, "Marie, il faut continuer, je sens que tu es sur la bonne piste. Jos a 33 ans, sa mère 55, ça fait 22 ans de différence. Aujourd'hui c'est le 22e jour du 11e mois de 1988, tous ces chiffres en double, ça veut dire quelque chose" Je n'étais pas convaincue de cela mais Rose est si plaisante, je dois l'écouter. Tout en parlant avec elle, je réalise que Louise est mariée et le nom de son mari est très rare. Ça peut aider.
Le téléphone de la Société a une très longue corde d'extension et je m'étire pour prendre le bottin téléphonique Edmonton où il y a seulement quatre noms comme le leur. Ah bien, ça c'est facile, Je dis à Rose, je vais te laisser et voir ce que je peux faire. Premier appel, l'homme qui répond, me dit que Louise, c'est sa belle-soeur et me donne son numéro de téléphone car elle demeure avec sa mère. Rose me rappelle quelques minutes plus tard seulement et je lui donne l'information, elle me dit -
- j'appelle Louise et je te rappelle d'ici 15 minutes.
- "bonjour, êtes-vous bien Louise? ..."
- "Rose commence et demande est-ce que la date du 15 août 1955 vous dit quelque chose? Elle hésite, dit un petit "non". Rose reprend c'est dommage, je cherche la mère de mon fiancé, c'est un très beau garçon! il mesure 6 pieds, il n'est pas seulement beau, il est un bon garçon qui voudrait tant connaître sa mère. Un prêtre voulant l'aider est allé à l'hopital St-Paul de Vancouver pour demander à une religieuse de lui donner toute information possible. Louise n'en peut plus elle dit:
- "C'est moi la mère" et n'ajoute pas grand chose. bien entendu,
elle est clairement en état de choc. Rose lui laisse
son numéro de téléphone et c'est la fin de la conversation.
- Rose me rappelle et dit "C'EST ELLE!!" j'avais peine à croire...
Rose ajoute penses-tu qu'elle va appeler?
- "Oui, j'en suis certaine"
Le lendemain matin vers 9h30 Rose m'appelle et me dit tout. Hier, quand Jos est rentré de son travail, je l'ai rencontré à la porte et je lui ai dit "J'ai trouvé ta mère!" et comme sa mère il n'a pas dit grand chose, je lui avait préparé un bon souper, et on a parlé de plusieurs choses. A 7h le téléphone sonne et je réponds:
- "bonsoir"
- "est-ce Rose" je réponds "oui"
- "est-il là" " " "oui".
- "avez-vous deux téléphones"oui" ici nous avons deux téléphones...
ma mère est présentement sur l'autre. Demande-lui de prendre
un téléphone. C'est bien, Joseph et je lui dit "c'est ta mère!"
La conversation a commencé lentement, mais après quelques minutes les choses vont bon train. Sa mère s'informe de son travail, de son mariage futur etc. c'était bien, Ni la mère ni Jos n' ont montré de signe d'émotion. (d'après Rose) La mère lui explique comment ses parents ont été bons . Mon père a dit "Nous allons vendre la ferme, déménager en ville où je vais travailler. Notre fille ne sera pas le sujet de conversation de toute la paroisse..Mon père a dit à ma mère, occupe-toi de Louise"
Oui, on ira à Vancouver où tu connais une religieuse de la congrégation des Soeurs de la Providence, à l'hopital St-Paul, On se louera un motel pour le temps qu'il nous faudra. Rose, me dit "on a tout compris". L'appel est assez long. Une fois fini, Rose suggère à Jos d'aller à leur petit restaurant favori prendre une bonne tasse de thé.
Aussi ça nous fera une bonne marche. En route de retour, Jos commence à pleurer et ça dure trois heures. Rose me demande ce que je pense de ça. Je dis "C'est les nerfs, c'est tellement d'émotions... et j'ajoute que la mère a propablement eut la même réaction pour aussi longtemps".
Rose ajoute, "nous sommes allés magasiner ce matin pour Noël, un cadeau pour sa mère et un pour sa grand-mère, on les a enveloppés et mis à la poste."
Trois jours plus tard, Rose m'appelle de nouveau pour me dire que Louise les a appelés hier au soir et dit qu'elle a raconté toute l'histoire à chacun de ses enfants. Une de ses filles demeure en Angleterre et va venir pour Noël. Elle nous invite aussi et nous aurons un beau repas de famille, seulement les enfants et conjoints, et comme je vis seule avec ma mère qui est veuve, nous serons 10 personnes. Rose est une personne qui n'a pas peur de montrer ses émotions. Elle me dit "moi qui n'avais pas hâte à Noël, j'ai perdu mon père au mois d'août..."
Jos et Rose embarquent sur VIA pour Edmonton, le 23 décembre. c'était la première fois que Rose et Jos faisaient ce trajet par train. Rendus à Jasper, c'est des beaux gros flocons de neige qui tombent, comme on en voit rarement à Vancouver. Je dis à Jos, "je veux te donner ton cadeau de Noël maintenant", Il me dit OK. J'avais une belle carte pour lui avec son cadeau - , un beau médaillon en argent de 3 pouces de diamètre, engravé au verso "Aujourd'hui je retrouve ma mère, 24 décembre 1988" un peu de larmes et Jos porte son médaillon.".Rose avait vu que Joseph portait un beau gilet pour bien aller avec son médaillon. De mon côté à Donnelly, nous avions de la visite, je m'étais assise en face d'une horloge, et j'étais nerveuse.
Le train arrive à Edmonton à l'heure. Ils est 3:00 et à peine entrés dans la gare, Jos. et Rose sont immédiatement appelés à l'intercom et là c'est la rencontre....et les larmes de joie, beaucoup de larmes de joie... La mère avec son fils qui lui aussi mesure 6 pieds et les deux frères se ressemblent beaucoup...La mère est petite et portait un beau manteau de fourrure, qu'elle avait acheté où elle travaillait. On regarde et on pleure, le frère de Jos, me prend dans ses bras et m'embrasse et lui aussi a 6 pieds. Trouver son enfant, c'est toute une expérience extraordinaire, mais quand en plus c'est la veille de Noël, ça doit être très spécial.
Rendu à la maison, nous avons fait connaissance avec la grand-mère et avons eu un bon souper. Après nous avons jasé puis vers les 10h on s'est préparé pour la messe de minuit.
La mère, ses deux fils et Rose ont tous été à la messe de minuit ensemble...une messe que Louise avait payée en reconnaissance. Elle n'en avait pas dit plus au prêtre. A l'église, la mère est assise entre ses deux fils. Rose ajoute "parfois quand on était debout, me je reculais un peu et je voyais que Louise et Jos. se tenaient par la main."
Le matin fut l'échange de cadeaux. Dans l'après-midi un beau diner où tout a très bien été. Rose me dit "On a passé un très beau Noël, moi qui pensais avoir un Noël triste."...
On a parlé du mariage et Jos à demandé à son frère s'il acceptait d'être garçon d'honneur. Son frère dit "oui" ça fait longtemp que je voulais avoir un frère et bien depuis hier au soir mon souhait est exaucé!!. Tous parlent d'être présents au mariage, même la grand-mère qui se dit d'accord de faire le voyage de nouveau avec Louise. "Nous irons encore à Vancouver ensemble, mais cette fois c'est pour un mariage."
Rose, étant la femme gentille qu'elle est, m'a rappelée au mois de juillet 1989 pour me dire qu'ils ont eu un beau mariage où tout le monde était présent.
La recherche fut une chose très rapide. Je suis convaincue que quand le beau-frère de Louise qui se trouve chez lui quand je l'appelle et me donne à moi une pure étrangère sans aucune hésitation le numéro de téléphone de Louise.. . les prières du prêtre qui aidait Jos, ont été entendues.
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