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Saturday, May 2, 2015

BOBILLIER, MARCEL (2-4) (123 FRANCAIS -- 124 ang)


  IL Y A PLUSIEURS PERSONNES QUI VIENDRONT ENCORE CETTE ANNÉE FAIRE LE SENTIER DE LA TRAIL DU CHILKOOT. LA PISTE DE 1958 A ETE AMELIOREE DE SORTE QU'IL EST BEAUCOUP FACILE DE FAIRE LE TRAJET MAINTENANT.  VUE LA DEVALUATION DU DOLLAR CANADIEN, FAIRE LE TRAJET EST ENCORE PLUS ATTRAYANT.

  BOBILLIER, MARCEL (2-4)  (123 FRANCAIS)

   (2 -4 )


     A une légère distance de là en effet, nous découvrons le fameux éboulement de roches de mille pieds de hauteur qu'il nous faut escalader. Cinq câbles de fer rouillé pendent sur les rochers. Nous les suivons de roche en roche, nous y agrippant de temps à autres. A 200 pieds de hauteur, on aperçoit la fumée du campement de nos deux Américains qui filtre à travers la brume.

Nous montons d'un rocher à l'autre pensant à cette longue file de chercheurs d'or que les photos du temps nous montrent les uns derrière les autres, dans une ligne ascendante continue. L'inclinaison de cette pente est de 35 degrés et au cours de l'hiver, à cette époque-là ces gros rochers étaient recouverts d'une épaisse couche de neige dans laquelle les mineurs avaient taillé des gradins. L'endroit avait été baptisé "the Sacles" En mars 1898, une avalanche avait enseveli 74 hommes un peu plus bas. 

A deux endroits, le long de cette ascension nous voyons les anciens treuils qui servaient à monter les marchandises sur le col et, en haut, se trouve encore une machine en cuivre, un moteur à pistons reposant toujours sur ses larges patins en planches avec lesquels il avait été hissé sur ce hauteurs..

La montée n'est pas trop pénible. On va lentement. Des rochers à pic surplombent cette trouée rocailleuse où des chèvres avaient été aperçues la veille par les Américains. Plus nous montons  plus les rochers du couloir se resserrent.

Arrivés au sommet, nous nous trouvons entre deux murs de rochers d'une cinquantaine de pieds de hauteur. C'est le lumineux col de la Chilkoot. Il mesure un quart de mille de longueur et monte en gradins. Tout le fond de ce couloir large de dix à vingt pieds est couvert de rochers brisés. De l'eau provenant des bancs de neige non encore fondus au fond de cette ravine coule sous les rochers à certains endroits. 

   En parcourant ce col, nous découvrons de nombreux vestiges du passé, ferrailles, planches, de vieux souliers tout usés et sans talons, même les restes d'une salopette.

Cette trouée à travers le sommet de la montagne à 4,000 pieds  d'altitude est quelque chose de fantastique. Les deux murs rocheux dans la brume entre lesquels nous continuons à marcher de roche et roche ont quelque chose de mystérieux.

Un autre défilé moins élevé existait vers la droite que les chevaux pouvaient gravir tant bien que mal, et que des chercheurs d'or employaient pour redescendre dans leurs différents relais, mais il était plus long à parcourir. Chaque homme devait avoir près d'une tonne de provisions pour entrer dans le Yukon. Les policiers qui se trouvaient au sommet de la piste ne les laissaient pas entrer sans ce minimum. Sinon c'eut été la disette et tout ce qui s'ensuit.

Nous atteignons le sommet à midi exactement, prenons une photo et grignotons une tablette de chocolat. Puis nous commençons à redescendre sur l'autre versant dans le même paysage de rochers abrupts et de blocs de pierre accumulés dans un désordre indescriptible. 

Nous sommes au Canada. Rien ne marque la frontière au fond de la ravine du col. Les bornes se trouvent sur les hauteurs avoisinantes. 

La brume est toujours intense mais soudain, il me semble que sa teinte est différente. Je le fais remarquer à mon compagnon et en même temps je découvre que ce que je vois au-delà de la brume. C'est la surface du lac Crater qui s'étend six cents pieds plus bas, juste à la base du glissement de roches tombant du col de la Chilkoot. 

Le paysage dans cette région est très beau malgré le brouillard et la marche est désormais aisée. Nous allons de butte en butte, de ravine en ravine, suivant d'abord le long lac Crater et le ruisseau qui en sort. Le sentier est bien marqué et semé de fers à cheval rouillés, de débris de planches et autres souvenirs. 

Vers 3h le brouillard se lève quelque peu. Le soleil essaie de percer la brume. On aperçoit le sommet aride et le flanc escarpé des montagnes enclavant cette vallée déserte. 

Nous montons descendons, suivons des flancs de collines et les rives d'un chapelet de petits lacs et croisons des traces d'ours dont les larges pieds sont bien dessinés dans le sable mou.

A l'extrémité de ces lacs, le sentier est indiqué sur nos cartes du côté opposé de la vallée. Si nous le suivons, il nous faudra traverser le large ruisseau qui sort du lac Linderman, ce qui n'est pas sans poser quelques difficultés. Nous demeurons donc sur le même côté de la vallée et escaladons des hauteurs rocheuses ou couvertes de balsamiers et de buissons. Nous atteignons bientôt une dernière gorge qui déchire la montagne voisine et où la vue d'un large glacier visible de la voie ferrée, est l'annonce que nous nous rapprochons de la civilisation. 


En fait, nous avons aperçu l'extrémité du lac Linderman, depuis quelques temps, lac de plusieurs milles de longueur dont les eaux pures comme celles de tous les lacs de cette région contournent le dernier éperon de la chaine de montagnes que nous suivons.


ref: Marcel Bobillier, o.m.i. 

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