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Wednesday, April 1, 2015

JOURNAL DE LOUISE BOUCHER (FIN) (69 FRAN -- 70 ang)


    JOURNAL DE LOUISE BOUCHER (FIN)


    NOCES DE JOSEPH BOUCHER ET DÉLIA ROCK: C'est le grand jour. Voici la mariée. Elle est belle dans son costume qui descend jusqu'à la cheville. Sa longue jupe est faite de flanelette grise, sa blouse est de soie blanche. Ses bottes noires sont lacées jusqu'en haut, ses longs cheveux, peignés en arrière, sont enroulés en chignon. Sa tête est recouverte d'un grand chapeau de paille de Panama, blanc et garni de fleurs.

    Les coutumes du temps voulaient que le marié achète la robe de sa fiancée. Sa soeur Elise (Madame Jean-Marie Forestier) avait acheté l'étoffe et les souliers à  Duck Lake, au magasin Pozer (le gros Pozer) Elle avait eu de la chance! Le Père Gabillon bénit le mariage. Le diner fut ensuite servi chez grand-père.

    Le voyage de noces. L'heureux couple partit en voyage de noces pour "la lune de miel" avec le cheval et le buggy. Ils se rendirent d'abord chez Moise Bremner à Domrémy; ensuite, ils allèremt chez Matthias Parenteau, puis finalement à Duck Lake voir "Tante Elie Forestier." Pendant leur absence, la famille et les amis organisèrent une soirée dansante.

    Quand le jeune couple arriva, tout était prêt. Magloire Boyer joua du violon pour accompagner la danse carrée. Ensuite, chacun chanta sa chanson. Tous exprimèrent aux mariés leurs meilleurs voeux de bonheur et de longue vie.

    Le 14 octobre 1907, leur premier bébé arriva. C'était une petite fille qu'ils nommèrent Honorine.

    Joseph et Délia eurent une famille de treize enfants. Elever une grosse famille, cela veut dire beaucoup de travail et un grand courage. Tous les ans, grand-père cassait un peu plus de terrain. Ils avaient des chevaux, des vaches, des cochons, des poules. Tout l'ouvrage se faisait à la main. Un "minot" de blé se vendait 50 sous. Une fois grand-père vendit onze cochons pour $33.30. Un sac de farine coûtait $2.50, une livre de thé 50 sous, 6 bobines de fil 25 sous. Les oeufs étaient 10 sous la douzaine et le beurre 10 sous la livre. Grand-père revint un jour de la ville avec dix-sept paires de chaussures pour $32.00. Tout le monde serait chaussé!

   Grand-mère était une ménagère "dépareillée". Elle se levait de bonne heure et se couchait part. Toute la journée elle filait, tricotait, cousait ou faisait des "couvertes". En été, les enfants cueillaient des fruits sauvages qu'elle séchait.

  La maison était difficile à tenir propre. Les murs étaient blanchis à la chaux. Le plancher,  non peinturé devait être brossé à l'eau et au savon.

  Quand Antoinette, leur petite fille, eut sept ans, elle contracta la diphtérie et fut très malade. Grand-père partit pour aller chercher le docteur. C'était tard à l'automne. Impossible de traverser la rivière. Il alla à cheval à Birch Hills pour téléphoner au Docteur Moreau qui vivait alors de Prince Albert. Malheureusement, le médecin arriva trop tard pour sauver l'enfrant. Plus tard en 1945, Rock, leur grand fils, marié à Kay Foster, mourut aussi après une brève maladie.

   Les enfants allaient à la premiere école qui avait été bâtie à Saint-Louis. Les Filles de la Providence, venues de France en 1897 firent la classe à tous les enfants de Joseph Boucher. Depuis longtemps la Colonie Boucher s'appelait Saint-Louis-de- Langevin.

   La famille grandissait et l'un après l'autre, les enfants s'établissaient. Grand-père raconte encore des histoires des "Années Trente" (Hungry Thirties) qui apportèrent bien des souffrances.

   Le village avait bien grandi. L'école et l'église furent déménagées où elles sont aujourd'hui (1979) Le chemin de fer était construit. Il y avait un élévateur à blé et quelques magasins.

   En 1944, grand-père bâtit une maison en planches, plus belle et plus grande que la vieille maison de "log". Tout avait bien changé depuis le temps des pionniers.

   Quand Laurent, mon père épousa Carmen Gaudet, en 1949, mes grands-parents achetèrent une maison au village et laissèrent la ferme à leur fils. Ce furent des jours heureux pour Joseph et Délia. Grand-père garda son "buggy" et son cheval, Dan. Ils pouvaient donc venir souvent sur la ferme de Laurent ou aller à la cueillette de fruits sauvages.

  Le Jour de l'An continua toujours d'être une fête de famille.

  En 1956, les parents et les amis entourèremt mes grands-parents à l.occasion de leurs noces d'Or. Ils leur donnèrent comme cadeau un appareil de télévision dont ils jouiront beaucoup.

  Délia, ma chère grand-mère, mourut en 1966, après trois ans de maladie. Puis le 22 janvier journée très froide, on l'enterra dans le "lot de famille", à St-Louis.  Grand-père trop âgé maintenant pour vivre seul, revint sur la ferme avec son fils Laurent. C'est là qu'il avait passé plus de la moitié de sa vie. Il a maintenant 89 ans. Il aime à rappeler les souvenirs du "bon vieux temps" et il s'intéresse à tout ce qui se passe. Il joue encore aux cartes avec son ami monsieur Dubreuil qui a 95 ans. Nous espérons que grand-père vivra encore longtemps chez-nous.

NOTE: Louise écrivait ceci en 1966. Monsieur Joseph-A Boucher vécut jusqu'au 20 décembre 1968. Il fut enterré près de Délia, à Saint-Louis.

ref: fin du Journal de Louise Boucher - Histoire de Saint-Louis, SK

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