BOBILLIER, MARCEL (5) (111 FRANCAIS)
suite ....
L'un des jeunes dirige le bateau avec un aviron, tandis que je donne un coup de rame de temps en temps pour prendre un peu d'exercice et aller plus vite. Nous n'avons pas de moteur et voguons à la vitesse du courant.
Le bébé fait beaucoup de tapage et la maman a beaucoup de difficulté à le calmer. On l'égaie en faisant résonner de multiples échos que les rochers à pic nour renvoient. C'est pour le distraire car bien que la barque avance, le voyage parait cependant très lent, d'autant plus que nous projetons de franchir 70 miles en cette première journée.
Dans la soirée, nous soupons sur une longue plage de sable, assis sur des arbres déracinés que le courant à déposés là.
Puis nous continuons. Vers 11 heures, il fait froid. Aussi cherchons-nous un gite pour passer la nuit. Nous n'avons pas atteint le but que nous nous proposions, Coffee Creek, mais nous en sommes proches. Sous un bouquet de sapins, ayant comme matelas un grand nid d'écureils, nous élevons nos tentes moustiquaires et dormons bien tranquillement au fond de la vallée.
A 5 heures, je réveille tout le monde. Mary nous prépare un bon déjeuner et nous repartons. La matinée est idéale. Avant d'atteindre Coffee Creeek trois quarts d'heure plus tard nous passons devant l'embouchure du ruisseau aurifère Bellerat. Un ours nous apparaît en haut de la rive à quelques centaines de pieds et hochant sa grosse tête, il nous regarde passer, étonné sans doute de voir quelque chose d'aussi étrange glissant dans un remou au milieu du fleuve.
Au cours de l'après-midi la chaleur devient pesante sur notre bateau ouvert et tous dorment étendus sur les bagages tandis qu'Oscar et moi veillons à la barre. Dans l'intervalle, je prends la photo d'un orignal qui mangeait le long du rivage. Notre barque ne faisant aucun bruit, nous avons pu nous en approcher assez près. C'était une jeune femelle qui, elle aussi, nous regarde passer sans s'effaroucher, mais disparait aussitôt que j'élève la voix pour la remercier de sa gentillesse. Plus loin, nous dépassons la rivière White qui est fort large à son embouchure mais peu profonde. Elle descend directement des glaciers du massif St. Elie, plus précisément du mont Logan, la plus haute montagne du Canada, Son eau est pleine de vase et demeurera sale jusqu'a son entrée dans le détroit de Bering.
écrit du père Marcel Bobillier (5)
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