BOBILLIER, MARCEL, o.m.i. (4) (109 FRANCAIS)
(suite)
J'aperçois aussitôt ma pauvre église placée à l'autre extrémité de la file d'habitations, une vieille bâtisse servant d'entrepôt depuis 40 ans. Comme elle semble misérable avec son vieux toit de planches pourries comparée à la splendide église anglicane bâtie il y a seulement quelques années. Un petit clocheton ajouré et sans cloche la surmonte, mais il est si vieux qu'il va bien de pair avec la bâtisse.
A la fin de ce même mois, cette vieille maison avait une tout autre allure. Un nouveau toit en papier goudronné vert, lequel sera aussi bon pour trente-cinq ans, un nouveau plancher, des cloisons me permettaient déjà de m'y installer.
Entre temps, mon confrère de Mayo m'avait laissé en quittant le Yukon, une bonne barque qu'il avait lui-même construite
EN BARQUE, de Fort Selkirk à Dawson...
Je n'étais pas seul, à bord. Nous étions cinq sur mon petit bateau surchargé. Oscar et Mary Adami, leur fille Anabelle, Georges Van Bibber et moi-même.
La matinée était très agréable. Il ne faisait pas trop chaud et les rives que j'examinais pour la première fois étaient charmantes. Le long mur de basalte qui tombe dans la Pelly se prolonge sur une douzaine de miles tandis que de l'autre côté des rochers abrupts, puis des collines très élevées bornent l'horizon. C'est avec cette barque que j'explorais du 16 au 18 juillet, le reste du fleuve, de Fort Selkirk à Dawson.
En quittant Fort Selkirk, on aperçoit sur la rive gauche un haut rocher très original; il y en a plusieurs ainsi le long du fleuve. Celui-ci toutefois, représente de loin assez facilement une énorme tête. On l'a surnommé le roc Victoria à cause de sa ressemblance avec la fameuse reine d'Angleterre.
Vers midi. le temps se couvre. Des orages semblent se rapprocher. On n'essuie que les dernières rafales du premier au moment de camper sous de hauts sapins pour un léger lunch.
Dans l'après-midi, nous atteignons Selwyn Creek où nous causons pendant quelques temps avec un vieux prospecteur. Il y a là aussi des tentes militaires américaines...une autre équipe d'arpenteurs pour la voie ferrée. Mais en ce moment, il n'y a pas personne au campement.
Nous repartons dans la soirée ensoleillée. Le paysage des deux rives est très pictoresque. c'est l'une des parties les plus attrayantes des 460 milles qui séparent Whitehorse de Dawson.
écrit de Marcel Bobillier (4)
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