LA PAROISSE DE DONNELLY (4) (161 FRANÇAIS)
LUNDI 27 MAI
Journée fort occupée pour les Pères, il leur fallait préparer la première visite à cet endroit rêvé, où plusieurs avaient hâte de se rendre. Il fallut se procurer des voitures et conducteurs, des tentes, des couvertures et provisions, des guides pour s'orienter sur le terrain, etc.
Quant aux colons, c'était pour eux une journée de relâche. Ils purent l'employer à faire connaissance avec ceux qui les avaient devancés au Petit Lac des Esclaves, avec le personnel de la mission, les Oblats et les Soeurs de la Providence. Ils ont aussi visité la Ville de Grouard qui comptait à ce temps-là peut-être 2000 personnes.
MARDI 28 MAI
Le mardi 28 fut le jour décisif. Le grand souci de tous était de savoir quelle impression produirait l'exploration que l'on entreprenait.
Le départ eut lieu à trois heures de l'après-midi. Deux métis Chalifoux, l'un surnommé Aputew et son fils conduisaient les voitures et il est possible qu'il y ait eu un ou deux autres wagons. Un nommé Gauvin devait montrer les bonnes terres. Les Pères Falher et Giroux étaient à cheval. La troupe des colons se composait des Messieurs Télesphore Leblanc et son fils Emile, Alphonse Gariépy, Victor Longtin, Ovila Pilon, Donat Forgues, Joseph Hamelin, Alfred Roy, Vézina Gamache, Charles Dupuis, Isaac Dupuis, Misael Giroux, Fred Brulotte, Félix Legault et Ovila Sabourin.
"A notre départ, dit le narrateur, il pleuvait à boire debout" . Mais la pluie cessa avant notre arrivée à Saint-Antoine, petite mission dépendante de Grouard et à 15 milles environ de distance par le chemin d'alors, qui contournait la baie du Boeuf (Buffalo Bay). Deux frères se trouvaient à Saint-Antoine, tous les deux Oblats. "Il nous reçurent très bien. Ils firent un bon feu pour nous sécher, car nous étions bien trempés, isl nous donnèrent à souper et la veillée se passa en jasette. L'heure venue de se coucher, on étendit nos couvertes et on a bien dormi sur le plancher.
MERCREDI 29 MAI
Le lendemain matin, le temps était bien beau. Après avoir déjeuné nous sommes partis. Aux alentours de Saint-Antoine, les Pères devaient prendre un métis nommé Fergusson, très connu à Grouard. Plus loin, un indien du nom de pailloux (ou Payou) demeurait à peu de distance de l'endroit où se traverse la Rivière-des-Coeurs et il y tenait une de ces auberges primitives qu'on nommait Stopping Place (lieu de campement). La matinée se passa à se rendre jusque là, soit une dizaine de milles. Une déception y attendait les voyageurs. Pailloux était absent, il s'était rendu au bout du lac Winigami (Lac Sale) où se jour-là les indiens étaient en fête.
On fit halte néanmoins près de la rivière pour dîner. Ce fut l'occasion d'un incident qui faillit tourner au traqigue. Quelqu'un avait allumé un feu qui se propagea immédiatement aux grandes herbes sèches qui abondaient en cet endroit au risque de causer un incendie de forêt. Aussitôt parut un garde-forestier qui menaça de nous faire arrêter. Par bonheur, c'était un métis que les Pères connaissaient, ils lui parlèrent et l'affaire finit là, valant néanmoins aux voyageurs une leçon de prudence dont ils avaient bien besoin.
à continuer...
Famille Télesphore Leblanc, premiers colons de Donnelly Marie-Anne, Marie-Rose, Laurentia Marie Buteau, Yvonne, Télesphore Emile et Ulric |
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