PETITOT, PERE EMILE,OMI (35 FRAN -- 37 ANG)

   Père Emile Petitot O.M.I.  (35 FRANÇAIS)

  Père Emile Petitot - fils de Jean-Baptiste Petitot +                                                              Thérèse-Julie Fortunée Gagneur
                               - n. 1838-12-03 à Grancy-le-Château. 
                                      Cote d'Or, FRANCE
                              - d. 1917-05-13 Mareuil-les-Meaux,
                                     FRANCE
                              - arrivé comme missionaire pour le                                                                                Grand-Nord en 1862
 --------------------------------------------------------------------------------

   C'est lors de son premier voyage au Canada en mai 1862, qu'Emile Petitot rencontra son ami Emile Grouard dans le train de Montréal à St-Boniface, banlieue de Winnipeg. A noter qu'en ce temps le chemin de fer canadien devait faire un détour du côté Américain (à cause des grands lacs) jusqu'au Minnesota. De St-Paul, la capitale du Minnesota, on se dirige directement au nord pour St-Boniface. Ce voyage était aussi le premier pour Emile Grouard, tous deux Français et tous deux nouvellement ordonnés prêtres. Pour Emile Petitot son ordination eut lieu à Marseille, France alors qu' Emile Grouard fut ordonné à Boucherville, QC

  Les deux Emile sont heureux de faire connaissance. Ils avaient beaucoup de choses en commun et aussi ils apprennent qu'Emile Petitot sera le tuteur d' Emile Grouard pour son Noviciat chez les Oblats. Rendus à St-Boniface, nos deux voyageurs se hâtent pour partir le plus tôt possible pour Fort Chipewyan.

(TNO). Une fois rendu au Fort, la vie change....Emile Petitot se dirige vers Fort Providence tout récemment fondée et Emile Grouard passera une année à Fort Chip.

  A cause de leurs obédiences et des distances qui  les séparent, les deux Emile se voient moins souvent. Emile Grouard finira ses études de noviciat et sera officiellement un Oblat le 21 novembre 1863 à Fort Chipewyan. Les deux  génies ont vite compris, même s ils n'avaient rien dit qu'ils étaient très différents. Je croirais que c'est ce qui a fait qu'on les a rarement vus ensemble.

 Je parle maintenant du père Petitot - cet homme à la tête pleine d'idées. Emile Petitot désire aller plus loin - vers le nord et vers l'ouest....Il est à Fort Good Hope pendant environ neuf ans. Durant ce temps il travaille sur un projet de dictionnaire en sept langues... qu'il a complété et dont il a fait quatre copies (manuscrites) sur des pages mesurant  2 pieds par 3 pieds; pas exactement des petites pages !!!. C'est le Père Gaston Montmigny qui me les a montrées avec explication. Je n'ai aucun doute du montant d'heures qu'il a mis à ce projet qu'on pourrait classer comme "travail de moine". Pour le génie qu'était Petitot, le temps ce n'est pas une grande valeur, le produit c'est ce qui compte.(.M,B,).

Je mentionnais qu'Emile Petitot mentionnait souvent à ses supérieurs qu'il désirait une obédience pour une mission plus éloignée. Fort Good Hope était éloigné, mais pas assez.  A Fort Good Hope, il a écrit un livre, genre d'autobiographie illustrée de ses mains d'artistes à plusieurs occasions, un livre de valeur pour les collectionneurs de livre rares.  En plus de ce livre, Petitot, n'était pas des plus heureux à Fort Good Hope. L'éloignement c'était une chose, mais ses compagnons de vie c'était tout autre chose. J'ajouterais qu'Emile comme bien des génies trouvent difficiles de s'accorder avec d'autres avec qui il ne peut avoir de conversations intéressantes. Une journée il décide de voir tout ce qu'il pourrait voir. Il a des chiens et fait des voyages  et encore des voyages pour arriver après plusieurs semaines et mois, au Yukon, et finalement en Alaska, où l'évangélisation a commencé. Les pères Jésuites y sont rendus  depuis déjà quelques temps, mais l'Alaska Russe fut vendu aux Etats-Unis en 1867. Petitot arrive en Alaska en 1870, un des premiers prêtres Oblats  à se rendre en Alaska à  ce temps.

    Pour Petitot, c'était un régal, peut-être pas au pointde vue missionnaire, mais au point de vue d'un découvreur qui est satisfait puisque ses questions et ses points d'interrogations  commencent  à trouver des réponses (auxquelles il songeait depuis assez longtemps). Il documente tout ce qu'il peut mettre sur papier. (informations du livre "En Alaska! par J.A. Desjardins, SJ)

 En 1875, Emile Grouard et Emile Petitot se trouvent tous deux en France. Ils demeurent au Noviciat des Oblats.  En juillet, "on nous annonce qu'un congrès international des Américanistes devait se tenir à Nancy. On y traiterait de l'histoire de l'Amérique avant l'arrivée de Christophe Colomb, de l'ethnographie des races indigènes du Nouveau Monde. Qu'allait-il se passer?" Les deux Emile reçoivent la permission de leur supérieur d'assister à ce grand congrès".

  " Le Congrès se réunit dans une vaste salle du palais ducal. De nombreux savants de différentes parties du monde y prirent place. Dès la premier séance un professeur de langue japonaise, M. de Rosny, revêtu d'un habit orné des palmes académiques, lit un pompeux discours. Il déclara que la science allait enfin dissiper les ténêbres épaisses avec plusieurs questions, entre autres celle de l'origine des Américains.! Il essaya de prouver que les Américains ne descendaient d'aucune autre race humaine. "

    "Le Père Petitot n'hésite pas, il se lèva demande la parole, proteste contre les assertions du professeur parisien et promet d'apporter des preuves à la séance nouvelle."  "Le Père Petitot ne perdit pas de temps, muni d'une ample provision d'encre et de papier, s'adjoignant trois ou quatre secrétaires parmi les novices, il passa une grande partie de la nuit à rédiger des notes."  "Le lendemain, à l'heure fixée, il était là avec tout un arsenal de raisons solides. La salle ducale était comble d'une foule impatiente d'entendre ce missionnaire qui avait passé 12 ans chez les Indiens de l'Amérique, qui avait appris leurs langues, qui avait parcouru leur pays jusqu'à la Mer Glaciale, pénétré dans l'Alaska, fréquenté les nations les plus septentrionales, même les Esquimaux voisins du Pôle Nord et en relations avec les Echoutchis sur l'autre côté du Détroit de Behring. Ce qui prouvait non seulement la possibilité, mais la facilité de passer d'Asie et Amérique."

    "Le Père Petitot exposa ses preuves avec art et ce qui ne gâtait rien, en excellent français. Aussi quand il eut fini son long discours, l'auditoire applaudit d'une telle façon que M. de Rosny dut s'avouer vaincu".

ref: mcb avec les citations des 4 derniers paragraphes pris du livre "Soixante Ans d'Apostolat d'Emile Grouard"