LOUIS RIEL, PARTIE 2 (Blogue 55)
Louis Riel (2ième partie)
Pourquoi Louis Riel était-il complexe et tourmenté?
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Les questions suivantes se posent dans bien des esprits.
Louis a-t-il abandonné de lui-même l'idée du sacerdoce? Lui a-t-on conseillé de partir? Était-il appelé à la prêtrise?
Louis fut l'un des trois premiers Métis choisis par Mgr. Taché et envoyés au Québec pour y faire leurs études classiques en vue de se préparer à la prêtrise.
Il ne faut pas oublier qu'il n'avait que quatorze ans lorsqu'il quitta sa famille et son pays pour le collège de Montréal. Cet éloignement radical et cette brutale rupture contribuèrent à façonner sa sensibilité. Plus encore cet éloignement de son milieu le porta à idéaliser sa famille, son pays et son peuple.
Par ailleurs, c'est aussi durant son séjour à Montréal que se développera chez lui un certain sentiment de culpabilité qui deviendra une des constituantes principales de sa personnalité. Une des premières manifestations de ce sentiment de culpabilité se révèlera à l'occasion de la mort de son père (21 janvier 1864), comme s'il se sentait coupable lui l'aîné de ne pas avoir été présent pour recueillir la bénédiction de son père mourant. (A.A. St..B. Copie des écrits personnels). Il se reprochera aussi de ne pas être retourné chez lui pour prendre la succession de son père à la tête de sa famille. Mais la plus forte vague de culpabilité déferlera sur lui après qu'il aura abandonné l'idée de se faire prêtre, parce qu'il est "tombé" amoureux. Sa culpabilité le rongera au point qu'un jour avouera-t-il, "Je fus frappé soudainement et renversé sur le sol presque sans vie....inquiet au sujet de ma vocation, j'eus frayeur." Il aurait alors promis à Dieu. "Donne-moi dix ans dans le monde et je le laisserai" (A.A. St.B. Louis Riel à Mgr. Taché 8 janvier 1876.)
Cette vocation refusée le hantera toute sa vie et lui servira en quelques sorte de moule dans lequel il coulera plus tard, sa vocation politique, puis sa conscience prophétique. (On sait que Louis croyait avoir pour mission de sauver le peuple Métis)
D'autres événements exacerberont encore plus ce sentiment de culpabilité, comme si Dieu voulait le punir de sa défection. Louis doit abandonner son projet de mariage avec Marie-Julie Guernon, parce que les parents de la jeune fille se seraient opposés à ce qu'elle épouse un Métis. (G.Stanley, Louis Riel, Toronto Ryerson Press, 1969 p, 33) Après avoir langui pendant quelques temps et avoir essayé plusieurs emplois, Louis quitte Montréal le 19 juin 1886.
Lui le fils du leader Jean-Louis Riel, le descendant des de la Gimodière (Lagimodière) qui était destiné à devenir le premier prêtre métis, il retourne dans son pays comme un raté, sans diplôme sans profession ni métier, sans argent, le coeur déchiré et humilié.
LES ENFANTS DE LOUIS ET DE MARGUERITE RIEL
Nous venons de lire que Louis et Marguerite eurent trois enfants: Jean, Angélique et un petit parçon qui ne vécut que quelques heures. Angélique née en 1883, est décédée des suites d'une pleurésie en 1897, à l'âge 13 ans.
Jean Riel, naquit à Corroll, Dakota, le 4 août 1882. Jean qui étudia à l'école normale de Montréal sous le nom de Jean Monette (nom de sa mère) en 1899-1900 travailla par la suite comme fonctionnaire pour le ministère des travaux publics du Québec et la Compagnie du Grand Tronc Pacific. Le 25 mars 1908, peu de temps avant son retour au Manitoba, il épousa Laura Casault,( fille d'Honoré et de feu Sophronie Fitzbach) à la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Québec. C'est une famille importante à Québec. Mais, Jean a le mal du pays. Il a hâte de revenir dans l'Ouest.
Laura, infirmière diplômée, accepte de venir s'établir au Manitoba. Jean est embauché comme ingénieur sur la nouvelle ligne du Grand Tronc (plus tard le Canadien National) et travaille au chantier à quelques milles de Winnipeg. Provisoirement le jeune couple réside chez l'oncle Joseph ou à la résidence de la famille Riel à Saint-Vital. En revenant à la maison pour la fin de semaine en juin 1908. il monte dans une voiture qui prend le fossé et se renverse. Cet accident fâcheux ne semble pas avoir d'effets sérieux, mais pourtant Jean est blessé au côté (probablement écrasé sous le poids du "buggy") On le soigne tant bien que mal avec des compresses. Mais la blessure ne guérit pas et l'infection s'y met. Un journal rapporte que son bras noircit et que finalement on le transporte d'urgence à l'hôpital de Saint-Boniface.
On songe à amputer le bras, mais il est trop tard. L'acte de décès donne comme cause une endocardite aiguë qui signifie une inflammation au coeur.
Le seul descendant de Louis Riel, jeune homme pourtant grand et robuste, il meurt prématurément le 31 juillet 1908 à 28 ans. Jean et Laura n'eurent pas d'enfants. Mais les frères et soeurs de Louis ont plusieurs descendants.
Pour ce qui est de Laura (épouse de Jean Riel) on apprend qu'apès quatre ans de veuvage, elle épousa Ernest Nadeau à Notre-Dame de Québec.
ref: Histoire de St-Louis et des environs p. 28
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