BATAILLE DE BATOCHE, SK (43 FRANÇAIS)
BATOCHE, SK (3)
RIVALITÉ ENTRE COMPAGNIES DE FOURRURE
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La Compagnie de la Baie d'Hudson et la Compagnie du Nord Ouest étaient dans la dernière décade du dix-huitième siècle, des compagnies rivales qui avaient des comptoirs de Winnipeg aux Contrefort des Rocheuses dans le commerce des pelleteries. La Compagnie de la Baie d'Hudson était une compagnie anglaise avec une charte du Roi d'Angleterre. Le personnel était plutôt britannique mais avait aussi un bon nombre de Canadiens-français recrutés dans le Québec. La Compagnie du Nord-Ouest était une compagnie canadienne et recrutait ses employés exclusivement dans le Québec
Arrivée à la Rivière Rouge, cette jeunesse non-mariée au service des deux compagnies rivales, ne trouva pas de femme de sa race. Ces jeunes gens firent ce que les coureurs de bois et les explorateurs qui avaient un personnel nombreux dans les comptoirs de traite avaient fait avant eux. Ils s'unirent à des femmes du pays, Métisses ou Indiennes. A la Rivière Rouge, ces Métisses étaient descendantes des Cris et des Assiniboines, tandis qu'au Nord, elles étaient descendantes des "Chipeyans." Parmi les employés de la Compagnie du Nord-Ouest se trouvaient Alexis L'Espérance de Sorel, Jean-Baptiste Boucher de Boucherville, Joseph Hogue de Montréal, Pierre Boyer de la Rivière Chaudière.
Jean-Baptiste Boucher épousa Marie Garneau fille de Louis Garneau, également employé au service de la Compagnie du Nord-Ouest, en mars 1790. Tous étaient membres d'équipage de "York Boats", barges, bateliers et travailleurs de comptoirs.
William Bremner avait épousé Margaret McMullen, tous deux venus au pays au début du dix-neuvième siècle, dans la colonie de Lord Selkirk.
C'est en 1812, que Lord Selkirk, un noble Ecossais, tenta un mouvement de colonisation à la Rivière Rouge. Une centaine de vigoureux habitants des montagnes de l'Ecosse débarquèrent à York Factory sur le littoral de la Baie d'Hudson. Selkirk avait obtenu une large concession de terre de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui se disait propriétaire des immenses territoires de l'Ouest. La Compagnie du Nord-Ouest vit avec un mauvais oeil ces colons intrus. Le Gouverneur Semple de la Baie d'Hudson s'empare du Fort Gibraltar et du Fort Pembina qui appartenaient à la Compagnie du Nord-Ouest. La Compagnie du Nord-Ouest en 1916 fit l'assaut du Fort Douglas (Fort Rouge d'autrefois). Semple et vingt-et-un de ses hommes furent tués. L'antagonisme des deux compagnies rivales avait conduit aux pires excès de part et d'autres. Elles ne s'entendaient que sur un point soit, exploiter à des prix de misère ceux qui leur vendaient des fourrures.
En 1870, le buffalo des plaines était une des principales sources de vie: la viande pour la nourriture, les peaux se vendaient aux compagnies de fourrures. On appelait "gens de la prairie" les chasseurs de buffalos, parce que c'était dans les vastes prairies que vivaient ces belles bêtes. Pendant l'hiver, il n'y avait pas de chasse au buffalo et les chasseurs cherchaient un endroit favorable pour hiverner. .Leurs maisons étaient construites à partir de simples troncs d'arbres équarris,qui placés les uns sur les autres en faisait la charpente. Les toits étaient couverts de tourbe.
La "Petite Ville" à quelques milles de Batoche était un rendez-vous des gens de la prairie pour leur hivernement. C'est ici que le Père Moulin (omi) vint en 1870 de l'Ile à la Crosse pour instruire et donner les secours de notre sainte religion à ces enfants de la prairie. Le Père Alexis André, o.m.i. fut chargé ensuite d'accompagner ces chasseurs dans la grande chasse au buffalo. Que de belles bêtes sont tombées dans le profond ravin aux flancs escarpés qu'on appelle encore le "Buffalo Pit"! A peu de distance de là on pouvait voir les vestiges de deux forts construits en 1804 par les deux grosses compagnies rivales dans le commerce des fourrures de l'Ouest, le premier appelé "South Branch House" propriété de la Compagnie de la Baie d'Hudson, sur la rive sud, et l'autre le Fort de la Compagnie du Nord-Ouest sur la rive nord.
Dans la dernière décade du dix-huitième siècle des deux compagnies rivales vinrent établir leur commerce sur les rives de la Rivière Saskatchewan, branche sud. Ces compagnies trouvèrent la tribu des "Gros Ventres" en possession incontestée de la langue de terre qui sépare les deux branches de la rivière depuis le reconde de la branche du nord jusqu'à son confluent. Incidemment, la branche sud de la Rivière Saskatchewan s'appelait après "La fourche des Gros-Ventres". (voir la carte), Dans la matinée du 24juin 1794, le fort de la Compagnie du Nord-Ouest, sur la branche sud eut une visit inattendue. Une vingtaine de guerriers de la tribu des Gros Ventres, se jetèrent sur la palissade du fort. Heuruesement, la petite garnison, composée de 4 Canadiens et de 5 Cris avait été alertée par l'interprète Jacques Raphaël et avait ainsi pu se défendre bravement. Le chef des Gros Ventres "l'homme au Calumet" commanda l'assault. Une balle de Jacques Raphaël le frappa et l'immobilisa pour toujours. Sa mort fut le signal d'une retraite précipitée. Les indiens ramenèrent leurs morts et leurs blessés au milieu des lamentations et des cris de vengeance. Ces vaincus se tournèrent ensuite vers le fort de la Compagnie de la Baie d'Hudson, en face mais de l'autre côté de la rivière. Deux employés de ce poste étaient à la recherche de chevaux avec un Indien comme compagnon. Ce dernier voyant les manoeuvres louches des "Gros Ventres" conseilla aux deux employés de rentrer au fort en toute hâte. Ceux-ci, pensant que c'était un groupe d'Assiniboines, s'avancèrent pour les saluer. Il était déjà trop tard. Les Gros-Ventres les avaient cernés, quelques instant après ils étaient tués et scalpés.
À l'intérieur du fort, il ne restait que deux hommes, trois femmes et quelques enfants. Ceux-ci comprirent l'inutilité de la résistance. Ils se barricadèrent mais les Indiens escaladèrent la pallissade et commencèrent le pillage et le massacre. Un homme, une femme et deux enfants furent mis à mort; deux jeunes femmes furent faites prisonnières. Un seul homme caché dans une vieille cave, échappa aux recherches de l'ennemi. Le fort fut brûlé et les Indiens se retirèrent pendant que Charles Vaudreuil monta dans un canot, descendit le courant et arriva à York Factory le 11 août. Deux jours après le massacre, Louis Chatelain, en charge du fort de la Compagnie du Nord-Ouest chargea les canots de marchandises et descendit la rivière avec tout son personnel jusqu'à Nipawin où une nouvelle pallissade fut construite. Les Compagnies rivales contruisirent leurs poste de la Saskatchewan du Sud, près de Saint-Laurent, maintenant sur le lot 17.
Après 1810, ces forts de la Saskatchewan du Sud disparurent définitivement laissant à la place à deux autres postes plus vastes, construits à quelques vingt milles de là sur l'autre branche, près du sentier du Lac Vert. Ce lieu s'appelait "La Montée" car c'était-là en effet que les bourgeois et les commis prenaient une monture pour chasser quelques buffalos avant de continuer leur voyage en canot. Le fort "La "Montée" situé sur la rive gauche, était le plus important des deux, il n'employait pas moins de soixante-dix hommes canadiens ou métis, une soixantaine de femmes et d'enfants. Pour nourrir toutes ces bouches, il fallait environ sept cents livres de viande par jour. A trois milles au nord sur la rive opposée, Carlton House, poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson n'avait qu'un personnel de dix personnes, sans compter les femmes et les enfants. Ces deux comptoirs ne recevaient qu'une quantité négligeable de fourrures; ils servaient surtout à l'approvisionnement des autres forts et des voyageurs. Dans leur vaste entrepôts s'entassaient des carcasses entières congelées de buffalo, de la viande séchée, des boules de suif, des sacs de pemmican, du nerf, de la babbiche, des cuirs souples et basané et des morceaux de peaux de buffalo aux épaisses toisons. Le fort "La Montée" disparut à son tour après le traité signé à Carlton House, le 5 décembre 1821 qui accordait le monopole du commerce à la Compagnie de la Baie d'Hudson.
ref: du Livre de St-Louis et environs, SK; Je Me Souviens - pages 8-9
des cartes suivront dans quelques jours
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BATAILLE DE BATOCHE, SK (43 FRANÇAIS)
BATOCHE, SK (3)
RIVALITÉ ENTRE COMPAGNIES DE FOURRURE
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La Compagnie de la Baie d'Hudson et la Compagnie du Nord Ouest étaient dans la dernière décade du dix-huitième siècle, des compagnies rivales qui avaient des comptoirs de Winnipeg aux Contrefort des Rocheuses dans le commerce des pelleteries. La Compagnie de la Baie d'Hudson était une compagnie anglaise avec une charte du Roi d'Angleterre. Le personnel était plutôt britannique mais avait aussi un bon nombre de Canadiens-français recrutés dans le Québec. La Compagnie du Nord-Ouest était une compagnie canadienne et recrutait ses employés exclusivement dans le Québec
Arrivée à la Rivière Rouge, cette jeunesse non-mariée au service des deux compagnies rivales, ne trouva pas de femme de sa race. Ces jeunes gens firent ce que les coureurs de bois et les explorateurs qui avaient un personnel nombreux dans les comptoirs de traite avaient fait avant eux. Ils s'unirent à des femmes du pays, Métisses ou Indiennes. A la Rivière Rouge, ces Métisses étaient descendantes des Cris et des Assiniboines, tandis qu'au Nord, elles étaient descendantes des "Chipeyans." Parmi les employés de la Compagnie du Nord-Ouest se trouvaient Alexis L'Espérance de Sorel, Jean-Baptiste Boucher de Boucherville, Joseph Hogue de Montréal, Pierre Boyer de la Rivière Chaudière.
Jean-Baptiste Boucher épousa Marie Garneau fille de Louis Garneau, également employé au service de la Compagnie du Nord-Ouest, en mars 1790. Tous étaient membres d'équipage de "York Boats", barges, bateliers et travailleurs de comptoirs.
William Bremner avait épousé Margaret McMullen, tous deux venus au pays au début du dix-neuvième siècle, dans la colonie de Lord Selkirk.
C'est en 1812, que Lord Selkirk, un noble Ecossais, tenta un mouvement de colonisation à la Rivière Rouge. Une centaine de vigoureux habitants des montagnes de l'Ecosse débarquèrent à York Factory sur le littoral de la Baie d'Hudson. Selkirk avait obtenu une large concession de terre de la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui se disait propriétaire des immenses territoires de l'Ouest. La Compagnie du Nord-Ouest vit avec un mauvais oeil ces colons intrus. Le Gouverneur Semple de la Baie d'Hudson s'empare du Fort Gibraltar et du Fort Pembina qui appartenaient à la Compagnie du Nord-Ouest. La Compagnie du Nord-Ouest en 1916 fit l'assaut du Fort Douglas (Fort Rouge d'autrefois). Semple et vingt-et-un de ses hommes furent tués. L'antagonisme des deux compagnies rivales avait conduit aux pires excès de part et d'autres. Elles ne s'entendaient que sur un point soit, exploiter à des prix de misère ceux qui leur vendaient des fourrures.
En 1870, le buffalo des plaines était une des principales sources de vie: la viande pour la nourriture, les peaux se vendaient aux compagnies de fourrures. On appelait "gens de la prairie" les chasseurs de buffalos, parce que c'était dans les vastes prairies que vivaient ces belles bêtes. Pendant l'hiver, il n'y avait pas de chasse au buffalo et les chasseurs cherchaient un endroit favorable pour hiverner. .Leurs maisons étaient construites à partir de simples troncs d'arbres équarris,qui placés les uns sur les autres en faisait la charpente. Les toits étaient couverts de tourbe.
La "Petite Ville" à quelques milles de Batoche était un rendez-vous des gens de la prairie pour leur hivernement. C'est ici que le Père Moulin (omi) vint en 1870 de l'Ile à la Crosse pour instruire et donner les secours de notre sainte religion à ces enfants de la prairie. Le Père Alexis André, o.m.i. fut chargé ensuite d'accompagner ces chasseurs dans la grande chasse au buffalo. Que de belles bêtes sont tombées dans le profond ravin aux flancs escarpés qu'on appelle encore le "Buffalo Pit"! A peu de distance de là on pouvait voir les vestiges de deux forts construits en 1804 par les deux grosses compagnies rivales dans le commerce des fourrures de l'Ouest, le premier appelé "South Branch House" propriété de la Compagnie de la Baie d'Hudson, sur la rive sud, et l'autre le Fort de la Compagnie du Nord-Ouest sur la rive nord.
Dans la dernière décade du dix-huitième siècle des deux compagnies rivales vinrent établir leur commerce sur les rives de la Rivière Saskatchewan, branche sud. Ces compagnies trouvèrent la tribu des "Gros Ventres" en possession incontestée de la langue de terre qui sépare les deux branches de la rivière depuis le reconde de la branche du nord jusqu'à son confluent. Incidemment, la branche sud de la Rivière Saskatchewan s'appelait après "La fourche des Gros-Ventres". (voir la carte), Dans la matinée du 24juin 1794, le fort de la Compagnie du Nord-Ouest, sur la branche sud eut une visit inattendue. Une vingtaine de guerriers de la tribu des Gros Ventres, se jetèrent sur la palissade du fort. Heuruesement, la petite garnison, composée de 4 Canadiens et de 5 Cris avait été alertée par l'interprète Jacques Raphaël et avait ainsi pu se défendre bravement. Le chef des Gros Ventres "l'homme au Calumet" commanda l'assault. Une balle de Jacques Raphaël le frappa et l'immobilisa pour toujours. Sa mort fut le signal d'une retraite précipitée. Les indiens ramenèrent leurs morts et leurs blessés au milieu des lamentations et des cris de vengeance. Ces vaincus se tournèrent ensuite vers le fort de la Compagnie de la Baie d'Hudson, en face mais de l'autre côté de la rivière. Deux employés de ce poste étaient à la recherche de chevaux avec un Indien comme compagnon. Ce dernier voyant les manoeuvres louches des "Gros Ventres" conseilla aux deux employés de rentrer au fort en toute hâte. Ceux-ci, pensant que c'était un groupe d'Assiniboines, s'avancèrent pour les saluer. Il était déjà trop tard. Les Gros-Ventres les avaient cernés, quelques instant après ils étaient tués et scalpés.
À l'intérieur du fort, il ne restait que deux hommes, trois femmes et quelques enfants. Ceux-ci comprirent l'inutilité de la résistance. Ils se barricadèrent mais les Indiens escaladèrent la pallissade et commencèrent le pillage et le massacre. Un homme, une femme et deux enfants furent mis à mort; deux jeunes femmes furent faites prisonnières. Un seul homme caché dans une vieille cave, échappa aux recherches de l'ennemi. Le fort fut brûlé et les Indiens se retirèrent pendant que Charles Vaudreuil monta dans un canot, descendit le courant et arriva à York Factory le 11 août. Deux jours après le massacre, Louis Chatelain, en charge du fort de la Compagnie du Nord-Ouest chargea les canots de marchandises et descendit la rivière avec tout son personnel jusqu'à Nipawin où une nouvelle pallissade fut construite. Les Compagnies rivales contruisirent leurs poste de la Saskatchewan du Sud, près de Saint-Laurent, maintenant sur le lot 17.
Après 1810, ces forts de la Saskatchewan du Sud disparurent définitivement laissant à la place à deux autres postes plus vastes, construits à quelques vingt milles de là sur l'autre branche, près du sentier du Lac Vert. Ce lieu s'appelait "La Montée" car c'était-là en effet que les bourgeois et les commis prenaient une monture pour chasser quelques buffalos avant de continuer leur voyage en canot. Le fort "La "Montée" situé sur la rive gauche, était le plus important des deux, il n'employait pas moins de soixante-dix hommes canadiens ou métis, une soixantaine de femmes et d'enfants. Pour nourrir toutes ces bouches, il fallait environ sept cents livres de viande par jour. A trois milles au nord sur la rive opposée, Carlton House, poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson n'avait qu'un personnel de dix personnes, sans compter les femmes et les enfants. Ces deux comptoirs ne recevaient qu'une quantité négligeable de fourrures; ils servaient surtout à l'approvisionnement des autres forts et des voyageurs. Dans leur vaste entrepôts s'entassaient des carcasses entières congelées de buffalo, de la viande séchée, des boules de suif, des sacs de pemmican, du nerf, de la babbiche, des cuirs souples et basané et des morceaux de peaux de buffalo aux épaisses toisons. Le fort "La Montée" disparut à son tour après le traité signé à Carlton House, le 5 décembre 1821 qui accordait le monopole du commerce à la Compagnie de la Baie d'Hudson.
ref: du Livre de St-Louis et environs, SK; Je Me Souviens - pages 8-9
des cartes suivront dans quelques jours
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