LACOMBE, ALBERT (6) (145 FRANCAIS)
Quand vient le temps de serrer les traineaux et les pelles à neige pour faire place aux charrettes, c'est que le printemps est bien rendu à nos portes. Les Métis, aussi parfois les Indiens, s'organisent pour être prêts vers la mi-mai. C'est la fiève de la chasse au buffalo qui commence à se faire sentir. Cette chasse représente pour eux la "récolte" de l'année, La viande peut se conserver très longtemps suivant la préparation.
Le Buffalo pour les chasseurs représente toute une manne,.D'abord la viande qu'on mange crue ou séchée comme le pemikkàn est de qualité supérieure au boeuf canadien. La peau peut vous garder confortable même à plusieurs degrés sous-zéro. Dans les igloos où les adultes ne portent aucun vêtement la nuit, ils se recouvent simplement d'une peau de Buffalo! Même les missionnaires qui font de long trajets en hiver sont heureux d'avoir une peau de bison ou buffalo pour se couvrir. Aussi les cornes peuvent servir de cuillères, dans le tendon de l'animal, on trouve un fil, souple et fort pour coudre les tentes et les vêtements etc.En d'autres mots plusieurs parties de l'animal sont utilisables.
Les Buffles (Buffalo) qui ont passé l'hiver dans le Nord, se regroupent pour descendre dans le Sud de la Saskatchewan. Les fréteurs entre la Rivière-Rouge et Edmonton disaient que si on voit venir des buffles on leur laisse le chemin pour une journée puisqu'ils sont des milliers.
Les préparatifs durent une quinzaine de jours et vers le 15 mai on est ordinairement sur la route. Ce sont des centaines et plus de charrettes qui s'enlignent avec la famille à bord, Le Père Lacombe dans son autobiographie cite qu'ils sont des milliers à prendre le départ. Une lettre du Lac LaBiche parlait de 300 à 400 charettes pour leur groupe. On invite parfois un prêtre à faire le voyage avec les chasseurs et leur famille. Les gens ont la foi. Il préside la messe du matin, les prières le soir, apaise les petites chicanes, agit comme avocat pour régler les questions d'affaires... Il est donc, une personne très importante et surtout très appréciée.
Dans de gros groupes, il y a un conseil, des chefs de groupe et le grand manitou (chef). Chaque chef de groupe s'occupe de son groupe pour que tout se passe dans l'ordre.
Quand c'est le temps de partir et que la caravane se met en branle, le chef précède son groupe. Il arrive que les hommes préfèrent marcher. Les femmes et les enfants sont dans la charette, soit dit en passant, pas toujours la plus confortable des situations. Le voyage peut durer quelques jours, mais à chaque soir on dresse la tente et on observe les règlements des chefs. Le prêtre dirige la foule en prière, chacun à sa nourriture, après on se prépare pour passer la nuit.
Quand il y avait une réunion du conseil, les femmes et les enfants étaient dans leur tente et se couchaient de bonne heure.
Le premier soir le conseil tient son assemblée. On discute, on suggère des réglements, on les accepte et ça devient loi. Le prêtre lève les mains vers les quatre coins de l'assemblée, il proclame que tout est réglé, qu'il ne reste plus que tout soit exécuté en braves et honnêtes gens. Pour ceux qui ne veulent pas se soumettre il y a de graves pénitences.
Dès le matin, au réveil, la messe est dite en plein air et après le premier déjeuner du voyage, on roule la tente, plie bagages et chacun prend place dans la charrette. Enfin c'est un dernier signal. Tout le monde se met en branle suivant les guides et les cavaliers. Peut-être dès la deuxième ou troisième journée ceux-ci distingueront au loin un troupeau de buffles?
C'est précisément ce qui arrive.On voit au loin un point noir et plus on avance plus on réalise que c'est un troupeau de buffles qui mangent tranquillement et se reposent au soleil.. Ils ont la belle vie mais attention....
Les chefs de groupes annoncent la bonne nouvelle à leur groupe; c'est la joie qui règne. Il faut trouver une place où il y a de l'eau. ¨Ça c'est essentiel, au pire aller, on peut peut-être accepter ce qu'on appelle de l'eau de slough. C'est surement une dernière ressource, mais on finit par trouver de l'eau qui pourrait être acceptable. Chaque guide organise son groupe et l'excitation est dans l'air. Les chevaux sentent la nervosité chez les chasseurs, on doit même museler les chiens pour qu'ils ne puisssent aboyer. On travaille dans le silence, car il faut se garder de mettre les buffles en éveil. Souvent le prêtre récite une dernière prière, on est prêt à partir. Ce sont des gens très habiles en matière de chasse et de pêche. Le Père Lacombe après son premier voyage leur a dit qu'il était très fier d'eux.
Les chevaux au grand galop, les chiens hurlent, les balles de carabines éclatent.et quand les buffles réalisent qu'ils sont en danger, il est trop tard. Les coup de carabine se font de plus en plus entendre et déjà plusieurs buffles ont été frappés. Il y a des beuglements, beaucoup de sang qui coule, une vraie tuerie...on continue de tirer jusqu'à ce que le dernier buffle soit tué. Les têtes de flêches étaient encore utilisées. Les chasseurs savaient que si ils attrapaient un buffle à la gorge ça lui était fatal car pour un buffle, attaqué à cet endroit voulait dire une grande perte de sang.
Quand la dernière bête est abattue, les femmes arrivent avec les enfants et les charrettes pour transporter les dépouilles au camp. Une fois arrivées au camp, les femmes se mettre à débiter l'animal, on garde tout ce qui est bon, Pour les gros morceaux de viande, on fait des tranches minces. On mange la viande crue et si on la fait sécher environ trois jours au gros soleil on parle de pémikkàn. Quand on a pris tout ce qui peut être utile, le reste, comme la tête, les pattes et les entrailles sont pour les loups qui ne tarderont pas a venir une fois que les chasseurs et leurs famillesseront repartis.
Le père Lacombe dans son écrit dit qu'une famille comprenant le père, la mère et les enfants avaient dépecé dans l'espace de 10 heures, les 8 ou 10 buffles qu'il avait tués. Une bonne chasse peut vouloir dire de 700 à 800 bêtes tuées, Cependant demain c'est une autre journée et si on trouve un autre point noir on va l'explorer pour une autre chasse...
Le pimikkàn bien présevé peut se conserver pour très lontemps au plaisir des voyageurs d'hiver. Par exemple quand Mgr. Taché et le Père Lacombe voyageaient du Lac-Ste-Anne pour venir à ce qui est maintenant St-Albert, les deux voyageurs ont pris une pause et un morceau de pimikkàn. Après avoir mangé, Mgr. Taché se lève et regarde autour en disant : "ici ça ferait une belle mission que vous appelerez Père Lacombe - St-Albert, nom de votre St. Patron."
Quand on pense aux voyageurs du Grand-Nord, ils n'avaient pas toujours du pimikkàn, mais ils étaient contenst quand ils avaient du poisson gelé...
Quand on pense aux voyageurs du Grand-Nord, ils n'avaient pas toujours du pimikkàn, mais ils étaient contenst quand ils avaient du poisson gelé...
ref: mcb d'après un texte du Père Lacombe
en 1987, nous, mon mari et moi étions à Fort Smith, T N-O.
Le frère Nadeau, un Oblat est venu avec nous nous montrer
les buffalos du parc Wood Buffalo ( ce sont de gros buffalos)
Le frère Nadeau, un Oblat est venu avec nous nous montrer
les buffalos du parc Wood Buffalo ( ce sont de gros buffalos)
- ils étaient nombreux et ils étaient immenses, Plusieurs sont
couchés sur le bord de la route, et ruminent leur diner. Ils
paraissent bien doux, mais... on a continué tranquillement.
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