LA FAMILLE PAQUIN -- LES DEUX EMERENCE
PAQUIN, NOEL ET EMERENCE -ARRIVÉS AVEC LEURS FAMILLE EN 1884
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On est en 1883 dans la banlieue d'Ottawa, possiblement à Orléans quand Noël et Emérence Paquin décident de venir tenter leur chance dans l'Ouest canadien, plus précisément de prendre un homestead dans la région de Regina. Ils ont des connaissances dans les alentours de la vallée Qu'Appelle, environ 65 milles à l'est de Régina. La famille Paquin arrive dans cette région, au printemps de 1884. Noël choisit un homestead, et fait comme tous les colons, il s'organise un peu tous les jours. Les voisins deviennent des amis et tous aident au besoin.
Noël et Emérence ont trois enfants, une fille, Amanda, de 10 ans et deux garçons plus jeunes. Les Paquin semblent être heureux de leur décision. Un an plus tard, Emérence attend un nouveau bébé pour avril 1886, C'est là que la tragédie frappe. La même journée où elle donne naissance à une fille, Emérence est décédée des suites de l'accouchement. Les voisins viennent supporter la famille et ont averti le curé des alentours, le Père Agapit Pagé, un prêtre Oblat, né à Laprairie, QC en 1853 et nouvellement ordonné prêtre. Il a la charge de 3 ou 4 paroisses. En été il voyage avec un cheval et un buggie et hiver avec un chien et un traineau.
En arrivant chez les Paquin, le Père Pagé se dirige vers le corps de la mère et le bénit, ensuite il parle au père et aux enfants. Il leur demande "Voulez-vous que je baptise le nouveau bébé?" On répond oui. "Avez-vous un nom pour elle?"Personne n'offre de suggestions, personne ne semble avoir une idée, alors le Père Pagé dit "vous pourriez lui donner le nom de sa mère" - Émérence.. Là on est d'accord. On demande à un couple d'amis qui sont présents s'ils acceptent d'être parrain et marraine. C'est Marie Emérence.
Après le baptême, le prêtre demande si la famille est prête à parler de funérailles. Il leur dit: "jeudi me conviendrait si ça vous va". Les femmes disent qu'elles vont s'occuper des chants. Ça va être bien.
Après le P. Pagé s'approche de M. Paquin et lui demande "Auriez-vous des objections à me passer votre bébé pour un mois," je l'amènerai à une de mes bonnes paroissiennes, une femme indienne qui vient elle même d'avoir un bébé. Jugeant de sa grosseur, elle pourrait surement nourrir deux enfants. Dans un mois à partir d'aujourd'hui, je vous ramènerai votre bébé. M. Paquin accepte. Les voisines promettent à Amanda de venir l'aider.
Le Pêre Pagé s'occupe de son cheval avec sa main droite et accepte le bébé que Noël Paquin lui présente dans son bras gauche. Imaginez, un jeune curé avec un jeune bébé.. Personne ne pense rien de mal, c'est l'esprit du temps...n'importe quoi pour aider..Il arrive chez sa bonne paroissienne et lui demande si elle accepte de nourrir un bébé dont la mère est décédée ce matin à l'accouchement. La femme accepte avec joie.
Un mois plus tard précisément, le Père Pagé se rend chez la femme nourrice et voit un beau bébé qui commence à avoir des joues roses et semble bien parti dans la vie. La femme en a eu certainement bien soin, elle lui avait mit du beau linge pour son départ et dit au Père Pagé qu'elle serait très heureuse d'adopter l'enfant. Le père Pagé lui répond, "je dois la remettre à son père, mais je lui ferai part de votre offre".
La famille Paquin est heureuse de voir la petite Emérence et les voisines viennent souvent prêter main forte à Amanda, lui montrer tout ce qu'elle doit savoir.
Une nièce qui écrit l'histoire de la famille dit "que ma tante Emérence fut nourrie par une indienne pour un mois et ça a été très bon pour elle, ma tante a grandi, s'est mariée, a eu 11 enfants et a vécu jusqu'à l'âge de 92 ans".
Le nom de Kaposvar n'existait pas au début des Paquin (1886). Ce fut un groupe Hongrois arrivé vers le tournant du siècle qui a fondé cette communauté. Aujourd'hui, on a changé son nom à Esterhazy
ref: mcb du livre Kaposvar, SK
Dictionnaire biographique des Oblats - Gaston Carriere
31 juillet 2014 - pas de photo - c'est une histoire lue il y a 20 ans passés
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