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Wednesday, August 12, 2015

LE PARC JEAN-LOUIS LEGARE - (219 FRANÇAIS -- 220 ang)



LE PARC JEAN-LOUIS LEGARÉ - (219 FRANÇAIS)



JEAN-LOUIS-FILS DE FRS-XAVIER + JULIE MÉLANÇON
                      - N. 1841-10-25   St-Joseph Montcalm, QC
                      -M.  1873-04-22  Qu'Appelle, SK + Marie Ouellette 
                                                                             (François)
                     - D.  1918-02-01  Willow-Bunch, SK

                             JEAN-LOUIS LÉGARÉ
                                                  --------------------------


   Dans la  vallée juste un peu au sud de Willow Bunch, parmi de jolies collines, est situé le Parc Jean-Louis Légaré. Quand j'allais à l'école à Willow Bunch, dans les années 40, cet endroit était nommé le Bois de St-Joseph et on y faisait nos piques-niques de la fin de l'année scolaire. 

     En l'année 1967, Centenaire de la Confédération canadienne, le Bois St-Joseph fut dédié parc régional sous le nom de Parc Jean-Louis Légaré et la plaque suivante commandée par le Ministre responsable de la Commission des Lieux et Monuments Historiques du Canada à l'époque, L'honorable JEAN CHRETIEN y fut installée!

    "Jean-Louis Légaré 1918-1984, Trafiquant et pionnier de Willow Bunch. Légaré s'adonna à la traite de fourrures à Wood Mountain en 1870 et établit ensuite un poste de traite ici en 1880. Il y devint l'homme de confiance et le porte-parole officieux des Indiens et des Métis. Lorsque les Sioux commandés par Sitting Bull se refugièrent au Canada en 1876, Légaré remplit un grand rôle de concert avec la Gendarmerie à Cheval de Nord-Ouest, dans le maintien de la paix et le retour paisible des Sioux aux Etats-Unis."

     Dans son livre publié en 1923, intitulé "La Montagne de Bois" le père Clovis Rondeau nous donne les renseignements suivants au sujets du héros de Willow-Bunch. 

     "Jean-Louis naquit le 25 octobre 1841 à St-Jacques, comté de Montcalm, P.Q. de F.X. Légaré et de Julie Mélançon. Il n'avait que cinq ans, en 1846, lorsque ses parents émigrèrent dans la paroisse voisine alors en formation, St-Gabriel de Brandon".

      Le jeune Jean-Louis comme bien d'autre, à l'âge de 25 quitte St-Gabriel pour aller trouver fortune en Amérique à Providence, Rhode Island. Mais le travail manquant, il échoua à St-Paul, Minnesota, où il avait des oncles du côté de sa mère. Arrivé là, il rencontra un M. Giroux qui venait de Pembina qui ramena Jean-Louis avec lui. Dans ces temps-là on parlait beaucoup d'un pays nouveau, une espèce de "Klondike": c'était la Montagne de Bois, située à une quinzaine de milles au sud de notre Willow-Bunch actuel. C'est là qu' hiverna Légaré en 1870, employé par M. Antoine Ouellette. 

    Pour la Montagne de Bois (plus tard nommé Willow-Bunch) l'événement capital de cette année 1870 fut,  l'arrivée de deux hommes : un missionnaire, - le P. Lestanc et un marchand, J.L. Légaré. Cette arrivée est  reconnue comme le début de Willow Bunch et est célébré aujourd'hui le 5 et 6 août 1995 comme le 125 ième anniversaire de cette paroisse.

      "La traite de l'hiver terminée, dès que parut le printemps 1871, Jean-Louis reçut commission d'aller vendre ses pelleteries. Jean-Louis sur l'invitation d'un ami M. Geo Fisher se rendit à St-François-Xavier, au Manitoba. Or, ce Fisher étant l'un de principaux traiteurs de fourrure du Nord-Ouest à cette époque. Il avait formé le dessein d'établir un poste à la Montagne des Bois, jadis visitée et pour ainsi dire, découverte par lui. comme ses affaires le retenaient au Manitoba. il cherchait un homme capable pour lui confier ses intérêts. Les qualités bien connues de Jean-Louis, son honnêteté et sa sobriété, son assiduité au travail et sa suffisante instruction le désignèrent aux yeux de Fisher comme le sujet idéal de ses rêves. Fisher résolut donc de prendre Jean-Louis en société. Il lui fournirait toutes les marchandises, deux hommes, les charrette et les chevaux nécessaires, et lui laissait pour sa part un tiers des bénéfices. Ces propositions généreuses furent acceptées par Légaré avec autant de surprise que de reconnaissance! Ce brave garçon ne se lassait point de remercier Dieu qui le comblait enfin au delà de ses espérances (Clovis Rondeau).

       Il repartit de St-François-Xavier pour la Montagne de Bois, le 18 octobre 1871 emportant avec lui, pour deux milles piastres d'effets: fleurs, thé, tabac, munitions de chasse etc. quinze charrettes et dix-sept chevaux. Un attirail princier, quoi!

       De retour à Willow-Bunch, Légaré fut déçu de trouver que le campement de Métis qu'il avait laissé quelques mois auparavant si plein d'animation avait été abandonné. Sans se décourager, Jean-Louis suivit ses clients à la piste et après trois journées de  marche, il eut la satisfaction de les rejoindre dans un campement établi à quarante milles environ de Montagne de Bois actuelle. 

       L'Abbé Rondeau raconte : "Il trouva là, réunies avec le père Lestanc, cent familles métisses très occupées à construire des loges pour leur hivernement. L'hiver 1871-71 fut très heureux. Le gibier abondait, la robe de buffalo se vendit bien, les loups furent très nombreux. Il n'était pas rare de voir un chasseur rentrer au camp avec quinze ou vingt grosses peaux dont il tirerait deux ou trois piastres la pièce.  Les renards rouges et les chiens de prairie furent également en grand nombre de 1870 à 1873."

       A chaque printemps, Jean-Louis faisait la navette entre La Montagne de Bois et St-François-Xavier, Manitoba. La colonie grandissait. Les Métis du Manitoba et de Pembina, attirés par l'abondance des buffalos accouraient en effet à la Montagne de Bois. Cet automne (1872) la chapelle que le père Lestanc avait fait construire en 1870, se trouva trop étroite pour contenir les 175 familles de la mission. Il falut donc songer à l'agrandir et on construisit une allonge.

       Du livre de Clovis Rondeau on lit: L'hiver 1872-1873 fut très heureux. le gibier fut abondant, la saison relativement douce et la neige peu épaisse, si bien que, vers la fin  mars, les préparatifs étaient faits pour quitter les loges et courir la Prairie. 

       C'est le 18 avril, quelques jours précisément avant le départ des métis pour la grande chasse, que notre héros, Jean-Louis Légaré maintenant traiteur prospère et considéré, épouse une jeune fille de la bande, Marie Ouellette"

       Au printemps 1874, le Révérent Père Jean-Joseph Lestanc, ayant reçu son obédience pour la mission de Saint-Albert,(AB) dut quitter son cher troupeau. Il avait célébré cet hiver-là, 85 baptêmes, 10 mariages et 78 confirmations. Ce fait est très intéressant pour moi, puisque je suis née à Willow-Bunch et que j'habite maintenant à Saint-Albert. Le père Lestanc était grand ami du père Albert Lacombe, fondateur de St-Albert (1861)

      L'abbé Rondeau, dans la Montagne de Bois, dit, "L'histoire de cet homme (Jean-Louis Légaré) mérite d'être contée, car c'est à lui certainement que la paroisse de Willow-Bunch et tous les centres canadiens qui l'entourent doivent leur existence. Si nous possédons aujourd'hui, dans cette partie du Nord-ouest, un noyau solide de Canadien-français, c'est à Jean-Louis Légaré que nous en sommes redevables. Les premiers colons établis là à l'ouverture de la province de la Saskatchewan furent ses frères, Nazaire et François Légaré, ou ses neveux, Arthur Lavallée, Philippe Mondor, Joseph Boucher, Napoléon Durand, Conrad Légaré, Romuald Granger ou d'autres entrainés par leur exemple: Siméon Ducharme, Albert Rainville, Joseph Dufresne et Joseph Duperreault." Mon père Rodolphe Boisvert m'a raconté que plusieurs de ceux-ci étaient natifs de St-Gabriel ou St-Félix, On y retrouve aussi un peu plus tard, Gédéon Boisvert, Siméon Rondeau, Joseph Piette, Siméon Béliveau et Rodolphe Boisvert. 

      Il manque bien des brins d'histoire mais c'est pour cela qu'en 1967, le Parc Jean-Louis Légaré fut établi à Willow-Bunch. Un véritable joyau de verdure et de fraicheur au milieu de la prairie. 

par Thérèse Boisvert-Régimbald

  
                                 
             (Thérèse Boisvert et son époux Laurier Régimbald)

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